Natura 2000

 

Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels européens, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales, et de leurs habitats. Natura 2000 concilie préservation de la nature et préoccupations socio-économiques. En France, le réseau Natura 2000 comprend 1758 sites.

Sites Natura 2000 Alpes maritimes

Réseau Natura 2000 en mer 

  • 209 sites Natura 2000 en mer (41 457 km²)
  • 27 713 km² au titre de la directive « habitat, faune flore »
  • 35 251 km² au titre « directive oiseaux »
  • Plus de la moitié des communes littorales ont au moins 5 % de leur superficie concerné par un site Natura 2000
  • 13 % des communes littorales ont plus de la moitié de leur territoire en site Natura 2000

Gestion et conservation d’un site 

  • La définition des objectifs du site par le comité de pilotage du site marque l’intégration d’une zone dans le réseau Natura 2000.
  • La concertation avec les acteurs du site a pour objectif de définir les objectifs qui concourront au maintien ou à l’amélioration de l’état de conservation des habitats naturels et des espèces pour lequel ce site a été désigné.
    Cette concertation, dans le cadre du Comité de pilotage (COPIL) et au sein des réunions d’élaboration du Document d’objectifs (DOCOB) a pour objectif de prendre en compte les différents facteurs, qu’ils soient écologiques, économiques, culturels ou sociales.
    Cette concertation entre les differents acteurs permet d’envisager les solutions et mesures concrètes à mettre en œuvre pour réaliser les objectifs.

Evaluation des incidences sur les sites Natura 2000

La démarche Natura 2000 n’exclut pas la mise en œuvre de projets d’aménagements ou la réalisation d’activités humaines dans les sites Natura 2000, sous réserve qu’ils soient compatibles avec les objectifs de conservation des habitats et des espèces qui ont justifié la désignation des sites.

L’évaluation des incidences permet d’assurer l’équilibre entre préservation de la biodiversité et activités humaines.

Les 3 sites Natura 2000 en mer se trouvant sur le Département des Alpes Maritimes sont : Cap Ferrat, Cap Martin et Cap d’Antibes – Iles de Lérins. Sur les 3 sites, les navires de Plaisance sont particulèrement présents (hauts lieux touristiques) et les petites embarcations côtoient les grands yachts.

Cap Ferrat (site FR9301996)

Centré sur le Cap Ferrat et la baie de Beaulieu à Cap d’ail est constituée d’habitats rocheux remarquables, en particulier les tombants et pentes (parfois abruptes) de la tête de canyon du Paillon et le plateau du Cap d’Ail. ll convient de souligner également les portions encore préservées d’herbiers de Posidonies ou de Cymodocées. ll s’agit d’un secteur sous forte pression d’aménagement.

Le canyon du Paillon, véritable vallée encaissée, entaille profondément la marge continentale (jusqu’à i500 m) et conditionne les remontées d’eau froide, riches en nutriments. Ses pentes abritent des formations a coraux profonds, a expertiser. Ces derniers, probablement localisés aux escarpements rocheux innacessibles, représentent une biomasse élevée, a ces profondeurs, avec les nombreux autres organismes originaux qui y sont associés.

Ce secteur est régulièrement fréquenté par des troupes de taille variable de grands dauphins. La zone plus au large, au niveau des ruptures de pentes et des grands fonds est très régulièrement exploitée par plusieurs autres espèces de mammifères marins (rorqual commun, cachalot, dauphin bleu et blanc).

Habitats

1110 Bancs de sable à faible couverture permanente d’eau marine
1120 Herbiers de Posidonia (habitat prioritaire de la Directive)
8330 Grottes Marines submergées ou semi submergées

Espèces

Présence de Grands dauphins et autres mamifères marins

Cap Martin (site FR9301995)

Situé de part et d’autre de Cap Martin sur une vingtaine de Km2, il présente une intéressante mosaïque d’habitats, associés à des faciès envasés de l’habitat « bancs de sable » dépendant de la courantologie (Golfe de Gênes). L’influence des courants en provenance du Golfe de Gênes joue sur l’augmentation des particules (turbidité accrue) et donc sur l’extension de l’herbier de posidonie. On note sur site la présence de récifs artificiels.

Comme sur les autres sites du Département des Alpes Maritimes, il existe une forte fréquentation de loisirs (plaisance, plongée, pêches diverses) et ce à proximité des eaux monégasques ajoutant à ce dernier l’activité de croisière.

Habitats

Les habitats rocheux sont caractérisés par des tombants à forte complexité architecturale avec présence de grottes. Les autres habitats sont : Les bancs de sable, les herbiers à Posidonia, les récifs.

Espèces

Le Grand dauphin, espèce la plus côtière des mammifères marines de la zone est observée occasionnellement.

Cap d’Antibes (site FR9301573) 

Cet espace est une extension du site actuel au large pour inclure les tombants et ensemble de récifs, ainsi que les pentes, parfois abruptes du canyon du Var au droit du Cap.

Certains types de récifs se rencontrent jusqu’à plus de 1000 mètres de profondeur. Bénéficiant des remontées d’eaux froides, riches en nutriment, ces communautés originales de coraux blancs servent de support à de nombreux autres organismes fixés ou benthiques. A ces profondeurs, cette biomasse tranche avec celle des milieux meubles environnants.

Habitat

Herbiers à posidonia, récifs, grottes marines. La présence de grands ensembles d’herbiers sur roches témoigne de la qualité du milieu.

Espèces

Ce secteur est régulièrement fréquenté par des troupes de taille variable de grands dauphins. La zone plus au large, au niveau des ruptures de pentes et des grands fonds est régulièrement exploitée par plusieurs autres espèces de mammifères marins (rorqual commun, cachalot, dauphin bleu et blanc).

Etude de fréquentation des navires de plaisance sur le site du Cap d’Antibes

En plein cœur de la Côte d’Azur, entre Monaco et Saint-Tropez, le site Natura 2000 « Baie et Cap d’Antibes – Iles de Lérins » est un haut lieu de la plaisance où les petites embarcations côtoient les plus grands yachts.

La plaisance y prend donc des formes variées, on distinguera :

  • la petite plaisance pour les unités de moins de 10 mètres, majoritairement non habitables ;
  • la moyenne plaisance pour les unités entre 10 et 24 mètres ;
  • la grande plaisance ou yachting professionnel pour les unités de plus de 24 mètres ayant au moins un membre d’équipage à leur bord à l’année. L’usage de ces bateaux est privatif et / ou commercial. En effet, deux tiers des yachts sont des yachts commerciaux ou « charter ». Certains appartiennent à des entreprises de location (broker), d’autres à des propriétaires privés qui mettent leur yacht en location pour une durée définie.
  • la très grande plaisance (ou les méga-yachts) concerne plus particulièrement les unités de plus de 50 mètres.

Localisation de la plaisance

Les plaisanciers fréquentant le site Natura 2000 proviennent des différents ports du Département. Durant la saison estivale, ce sont également les grands yachts qui fréquentent ses eaux et de tout horizon.

Une étude de la fréquentation des navires de plaisance sur le site Natura 2000 a été menée par l’opérateur durant la saison estivale 2011. Cette étude a permis, entre autres, d’identifier les principales zones de mouillage.

(Cliquez sur la carte pour obtenir une version PDF à imprimer)


Fréquentation

Iles de LérinsLes principales conclusions de cette étude sont :

  • une grande variété de bateaux de plaisance : des petites unités de quelques mètres aux yachts d’une centaine de mètres
  • une importante fréquentation du site par les navires de plaisance : en sous-estimant les comptages réalisés durant la saison 2011, on aurait plus de 600 unités au mouillage en moyenne par jour sur le site dont près de la moitié entre les deux îles de Lérins.(Voir ci-dessus la carte des Mouillages entre les 2 îles en 2005
  • une augmentation de la fréquentation les jours de week-end
  • une forte fréquentation de la passe entre les deux îles : jusqu’à 1000 bateaux au mouillage. Ces navires sont essentiellement des unités de petite taille, inférieures à 10 mètres.
  • une spécificité du site : la grande plaisance (unités supérieures à 30 mètres dans les comptages effectués pour cette étude) et la très grande plaisance (unités supérieures à 50 mètres)

Les ports

Dans le site Natura 2000
port-antibesAucun port n’est présent dans le site Natura 2000, on note toutefois la présence :

  • du port abri des moines sur l’île Saint Honorat. Cet abri est privé et réservé aux moines, il est cependant parfois utilisé par des petites unités pour accoster sur l’île
  • d’une zone de quais d’amarrage sur l’île Sainte Marguerite, prioritairement pour les bateaux transportant des passagers sur les îles.

En périphérie du site Natura 2000
Cependant, de nombreux ports sont présents sur la côte plus ou moins proches du site Natura 2000 et participent à l’importante fréquentation du site par les navires de plaisance. A l’image des types de plaisance présents sur le site, on trouve une grande variété d’installations : des petits ports de plaisance accueillant majoritairement des unités non habitables de quelques mètres aux quais de grande plaisance et leurs plus grands yachts.

Les mouillages fixes soumis à Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT)

De nombreux corps morts sont présents sur le site Natura 2000 de manière illégale. Seuls 13 sont répertoriés par les services de la DDTM sur les communes de Villeneuve-Loubet, Antibes, Vallauris, Cannes.

Les îles de Lérins ne présentent officiellement aucune zone de mouillage sur corps morts (aucune autorisation d’occupation temporaire) alors que, comme le montre l’étude de 2011 sur le comptage de la fréquentation des navires de plaisance, au moins une vingtaine de ces mouillages sont présents au Nord de l’Ile Sainte Marguerite, endommageant les herbiers de Posidonies sur lesquels ils se trouvent.

 

 

Effets positifs de la plaisance

  • Retombées socio-économiques importantes
    Selon une étude de la CCI Nice Côte d’Azur en 2011, les retombées économiques directes des ports de Cannes et de Golfe-Juan en 2009 sont respectivement de 52,1 millions d’euros et de 20,4 millions d’euros. Les retombées économiques indirectes liées à l’activité de la petite plaisance seraient de 1,7 millions d’euros pour le port de Cannes et de 1,1 million d’euros pour le port de Golfe-Juan. Quant au yachting professionnel, ses retombées économiques indirectes s’élèveraient à 16,1 millions d’euros pour le port de Cannes et à 1,1 millions d’euros pour le port de Golfe Juan.
  • Démocratisation de l’accès à la mer

Effets négatifs de la plaisance

  • Dégradation des herbiers de Posidonies en particulier, et des fonds marins en général, par arrachage lors de la remontée de l’ancre et par ragage sur le fond avec la chaîne (mouillages forains et zones de corps morts)
    De plus, l’action répétée des ancres des navires sur l’herbier à posidonies engendre une érosion ou destruction des parties vivantes et diminue la tenue mécanique des rhizomes dans la matte, qui sont alors fragilisés face aux facteurs d’érosion naturelle comme l’hydrodynamisme.
  • Contribution à la propagation d’espèces envahissantes
  • Ombre portée sur les herbiers durant la saison estivale (notamment dans zone fortement fréquentée) freinant la photosynthèse et donc le développement des herbiers.
  • Abandon de macrodéchets
  • Rejets d’eaux grises et noires
  • Rejets d’hydrocarbures
  • Dérangement de la faune par le bruit des moteurs et parfois le non-respect de la réglementation en matière de vitesse

Conflits d’usage

  • Entre petits et gros plaisanciers pour le partage de l’espace et sur le respect des réglementations.
  • Entre ports/plaisanciers et activités terrestres : la majorité de la pollution marine est d’origine terrestre (rejets urbains), de nombreux vallons et émissaires pluviaux débouchent dans les ports.
  • Entre plaisanciers et pêcheurs pour le partage de l’espace, en particulier l’été, dû au nombre important de bateaux de plaisance.

Tendance évolutive

  • La plaisance est une activité qui se développe comme en témoignent les listes d’attente pour obtenir une place à l’année dans un port. La grande plaisance, dont la très grande plaisance, est une activité qui s’est fortement accrue au cours de la dernière décennie et qui est actuellement en pleine croissance.
  • Les ports à proximité du site Natura 2000 sont tous saturés pour les places dites « à l’année » qui font l’objet de longues listes d’attente. Le littoral étant déjà fortement artificialisé, il apparaît difficile aux ports d’augmenter de manière significative leur capacité. Certains essaient toutefois de gagner sur la mer comme l’a prévu le projet de prolongation du bassin de grande plaisance du port Vauban, mais le coût d’un tel ouvrage est très important et les contraintes environnementales sont souvent fortes.
    Il est, par contre, beaucoup plus facile pour les ports de proposer des places dites « de passage » pour de courts ou moyens séjours.
    La plupart des ports travaillent donc à la fois sur une optimisation de leur plan d’eau afin de gagner quelques places et sur sa dynamisation afin d’augmenter le nombre de places de passages libérées par les plaisanciers naviguant.
  • L’importante fréquentation du site est, en outre, liée aux milieux naturels qu’offre encore la Côte d’Azur (côtes rocheuses du Cap d’Antibes, îles de Lérins, eaux claires). La gestion durable du littoral et du milieu marin apparaît donc indispensable au maintien d’un tourisme maritime qui fait vivre de nombreux azuréens.

Natura_2000-2

DOCUMENTS A TELECHARGER

Site Natura 2000 « Baie et Cap d’Antibes – Iles de Lérins » LA PLAISANCE
Site Natura 2000 « Baie et Cap d’Antibes – Iles de Lérins » ETENDRE LA LIMITE DE LA ZONE DE PILOTAGE OBLIGATOIRE À TOUT LE GOLFE JUAN

SITES A CONSULTER

Le dossier Natura 2000 du site d’Antibes Juan les Pins www.antibes-juanlespins.com/natura-2000
Métropole Nice Cote d’Azur – Cap Ferrat www.nicecotedazur.org
Natura 2000 – Cap Martin riviera-francaise.n2000.f